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Création & Hasard
Création & Hasard
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Citations au hasard
"Dieu ne joue pas aux dés."
- Albert Einstein

"Rien de noble ne se fait sans hasard."
- Montaigne

"La plupart des hommes ont, comme les plantes, des propriétés cachées que le hasard fait découvrir."
- La Rochefoucauld

"Tout dépend du hasard, et la vie n'est qu'un jeu."
- Jean de Rotrou

"Nécessairement, le hasard a beaucoup de pouvoir sur nous, puisque c'est par hasard que nous vivons."
- Sénèque

"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous."
- Paul Eluard

"Rien dans ce monde n'arrive au hasard."
- Paulo Coelho

"Ce que nous appelons le hasard n'est et ne peut-être que la cause ignorée d'un effet connu."
- Voltaire

"Il semble bien qu'il existe deux types d'hommes: en poussant les choses à l'extrême, il y a ceux qui pensent que tout événement survenant dans le monde a une cause et une finalité, et ceux qui croient que Dieu joue aux dés et que les événements sont tous parfaitement aléatoires."
- Heinz Pagels

"La création a toujours besoin de hasard."
- Jacques Godbout

"L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part."
- Jacques Monod

"Le hasard ne sourit qu'aux esprits bien préparés."
- Louis Pasteur

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Depuis la création 1 063

Partie I : Les créateurs ont conscience de la présence du hasard dans leurs créations

Tout d’abord, commençons par les créateurs qui affirment que le hasard a sa place dans la création. Cette création peut concerner le vivant, comme la création de l’Homme. Elle peut être insufflée par une force naturelle et étudiée par les scientifiques (donc le vivant sous la forme naturelle, comme vous et moi), ou bien insufflée par l’Homme dans ses écrits (donc le vivant dans la forme fictive, avec des personnages), et tout cela avec une certaine forme de hasard.

Dans la création de la vie naturelle, nous pouvons d’ores et déjà confirmer une part de hasard notamment dans la création de l’Univers. En effet, l’Univers a pu être créé seulement grâce à des conditions d’évènements combinés à un moment extrêmement précis, sans quoi, absolument rein n’aurait pu exister. (Au moment du Big Bang, on avait donc une densité propice à cette création, les bonnes charges électriques, qui permettent donc l’apparition de l’Univers et donc de la vie.)

Image optique de la nébuleuse du Crabe, phare du ciel Gamma du CNRS

Cette création de la vie, comprend elle-même une forme de hasard : en effet, lors de la reproduction humaine, un nombre infime de spermatozoïdes sont libérés. Seul l’un d’entre eux formera la cellule-oeuf avec un ovule parmis tant d’autres, pour créer à la fin un être vivant avec les caractères de la mère et du père. Si le spermatozoïde était un autre spermatozoïde, ou si l’ovule était un autre ovule, le nouveau né aurait été totalement différent, car l’information n’aurait pas été la même.

X-chromosome-XX-chromosom

Puis, tout au cours de notre vie, l’organisme est en perpétuel changement en raison, entre autres, de mutations. Il existe 3 types de mutations, par substitution lorsque l’on modifie un nucléotide avec un autre nucléotide, délétion lorsque l’on supprime un nucléotide de la séquence et addition lorsque l’on rajoute un nucléotide à la séquence. Elles apparaissent de manière spontanée ou parfois à cause d’agents mutagènes. Ces mutations spontanées sont aléatoires et imprévisibles (elles sont d’environ 10-6 chez l’Homme), et une infime quantité n’est pas réparée par le système de réparation, ce qui va aboutir à l’apparition d’allèles. Cela va donc conduire à la diversité des espèces mais aussi la diversification d’une espèce. Toutes ces allèles va faire apparaître de nouveaux gènes au sein d’une population et la propragation de ces différents caractères serait à l’origine de l’évolution des espèces.

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Photographie de Charles Darwin

Ainsi Charles Darwin, un naturaliste, lance des théories sur l’origine des espèces et de la possibilité de l’existence d’un ancêtre commun à toutes les espèces. En effet, pour lui, les espèces sont en perpétuelle évolution. Les individus sont capables naturellement de varier avec des mutations aléatoires qui entraînent l’apparition d’allèles au sein d’une même population. Si les conditions de vie chez les populations changent radicalement, et que ces deux populations d’une même espèces possèdent des allèles très différents, alors cela peut aboutir à l’apparition d’une nouvelle espèce. On appelle donc cela la dérive génétique, due d’une manière à une part de hasard lors des mutations.

 

dessin de Charles Darwin pour expliquer les différentes espèces

 

Dessin tiré du carnet de Charles Darwin sur sa réflexion sur l'évolution

3243534222_1_3_IqfRdvT2Schéma de la dérive génétique et de la sélection naturelle

Celles-ci peuvent également causer des avantages ou des désavantages au sein d’une espèce, alors les individus ayant des mutations favorables survivront et se reproduiront en transmettant cet allèle aux générations futures, alors que ceux ayant une mutation défavorable (causant par exemple une maladie), auront moins de chances de se reproduire et ne transmettront pas leurs caractères qui tendront à disparaître pour celui avantageux. Ce principe est appelé la sélection naturelle.

Pinsons de Darwin

 

Les "pinsons de Darwin" que celui-ci a étudié lors de son voyage sur les îles Galapagos à bord du Beagle, et où il a commencé à développer ses théories sur l'évolution.

Paul D. STEWART/SCIENCE PHOTO LIBRARY/CORBIS 

Ces théories ont été soutenues par des prédécesseurs comme Jean-Baptiste de Monet, Lamarck, Charles Lyell, qui croient donc à une certaine forme d’aléatoire dans l’origine de la vie et des espèces.

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Jean-Baptiste Lamarck

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Charles Lyell

En outre, au XXe siècle, l'évolution des espèces était encore un sujet d'actualité, notamment avec le biologiste Jacques Monod, qui rédige un essai intitulé Hasard et Nécessité sur les avancées en génétique avec l'ARN messager, l'ADN, le code génétique, l'épigénétique (développement d'un embryon à partir d'une graine avant de devenir une organisme plus complexe avec des multiplications), et qui conteste le vitalisme (théorie selon laquelle un organisme ne se limite pas aux lois physico-chimiques mais possède une force vitale à l'origine de la matière) et le prédéterminisme.

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Jacques Monod

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L'évolution de la girafe selon Lamarck

 Néanmoins, il y a quelques points de discorde entre la théorie de Darwin et Lamarck. Ce dernier affirme que c'est le cou des girafes qui s'est allongé alors que Darwin parle de sélection naturelle.

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Ensuite, d’un point de vue de la création fictive dans les écrits littéraires, on retrouve aussi une forme de hasard. 

D’après Köhler, le hasard est présent dans le monde fictif, en particulier dans le genre romanesque, dans la mesure où il y a souvent une recherche de la reproduction de la réalité, avec des personnages précis, qui se rencontrent dans un endroit d’une manière aléatoire. Par exemple, un homme et une femme qui se rencontrent devant une église, cela relève d’une forme de hasard calquée de la réalité : une rencontre inattendue dans une endroit inattendu. (Par exemple : dans Une Passante de Baudelaire, on a une rencontre inattendue entre 2 personnages dans la foule de la ville.) 

Le théoricien affirme également que le hasard se retrouve chez ces personnages fictifs, et que ces derniers savent en tirer profit : dans Le Paysan Parvenu de Mariveaux, le héros sait tirer du hasard des faits des avantages pour réussir sa carrière. Il affirme que c’est le hasard qui conduit le destin des personnages et non Dieu, notamment dans La Nouvelle Héloïse de Rousseau où il dit que c’est le hasard qui a fait mourir le protagoniste. 

La création de personnages fictifs se trouvant à la frontière du vivant et du matériel, passons à présent à la création de choses matérielles par l'Homme.

Si nous considérons l'écriture littéraire comme la création matérielle, alors nous pouvons définir la création sous 3 niveaux : la genèse, l'oeuvre et la réaction du spectateur.

Tout d’abord, dans la genèse, qui est l’idée qui naît chez l’auteur de la création.

En littérature, Pierre-Marc de Biasi affirme qu ‘il y a toute une génétique dans les manuscrits. Par la hasard des lettres que les grands auteurs comme Flaubert envoyait à Maupassant, on pouvait avoir une très grande influence hasardeuses des conseils, des idées que l’auteur reflète inconsciemment dans ses ouvrages ainsi que les évènements de sa propre vie.

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Pierre-Marc de Biasi, directeur de recherche au CNRS, membre de l'école doctorale de Paris et membre du comité de rédaction et collaborateur de revues telles que Genesis.

Pour l’oeuvre elle-même, la vie de l’auteur, ses expériences et ses voyages récents peuvent influer sur les personnages qu’il crée. Par exemple, les voyages en Orient de Flaubert influent sur son écriture. Chez Madame Bovary, l’auteur reflète parfois sa propre vie dans la roman. 

En sciences, nous avons la sérendipité concernant toutes les découvertes et les inventions faites par l’Homme. La sérendipité est communément appelé «hasard heureux», car selon Walpole, c’est de «faire des découvertes scientifiques par accident de choses que l’on ne cherchait pas». Il résulte donc d’un concours de circonstances et souvent dans un cadre de recherche concernant un autre sujet. Ce genre d’expérience est arrivé à nombre de scientifiques, comme le mathématicien Cédric Villani qui affirme qu’il faut cependant tirer parti de ce «coup de chance» pour aboutir à quelque chose.

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En guise d’exemple, nous avons la découverte de la pénicilline par Fleming en 1928, le LSD par Hoffmann, qui ingère par accident le produit, et qui connaît des hallucinations, l’aspartame qui est ingérée par Searle par hasard et découvre que ce produit est sucré, mais sans les calories.

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Fleming et la Pénicilline

Illustration de Hoffmann et le LSD par Alex Grey

Au niveau des inventions, le viagra a été mis au point en 1992 à Sandwich par Pfizer qui cherchaient à utiliser le sildenafil pour diminuer la pression artérielle et augmenter le débit sanguin, mais observe une meilleure qualité des érections. On a également l’invention de la pâte à papier par Réaumur, qui s’est inspiré d’un nid de guêpe en 1719. En 1913, Brearley invente l’acier inoxydable en ajoutant accidentellement une grande quantité de chrome.

Ensuite, dans la création de l’oeuvre, le hasard prend également une place primordiale en arts. Celui-ci a toujours été présent consciemment ou inconsciemment dans les œuvres des artistes.

Par exemple, dans la légende de Protogène de Montaigne, Protogène ne parvient pas à reproduire la bouche d’un chien écumant de salive. Fou de rage, il prend une éponge et la jette sur son tableau. Par pur hasard, la trace que laisse l’éponge va reproduire fidèlement l’effet de bave.

Le hasard est donc une puissance évocatrice en arts, puisque l’artiste doit acquiescer le résultat du hasard et pouvoir le réinvestir dans sa démarche entamée.

Si Protogène n’avait pas approuvé le résultat du hasard de l’éponge, il aurait pu modifier à nouveau son travail, ou jeter son tableau. Pourtant, il a préféré garder le résultat obtenu.

L’artiste va prendre conscience du potentiel du hasard au XXe siècle avec l’arrivée du dadaïsme, du surréalisme et Marcel Duchamp en particulier, qui va inviter le hasard à s’introduire dans l’œuvre. Dans son oeuvre Stoppages Etalon, Duchamp revendique pour la première fois le hasard dans sa création.

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Stoppages Etalon de Marcel Duchamp

Le dadaïsme, un mouvement littéraire, intellectuel et artistique apparaissant au début du XXe siècle, contestant la guerre et la barbarie humaine, les conventions esthétiques, est un mouvement spontané, et a recours systématiquement recours au hasard. C’est un outil à la critique aux contraintes esthétiques et permet ainsi de rejeter violemment la rationalité imposée par les artistes élitistes. Le mot DADA lui-même a été trouvé par hasard en associant des mots dans le dictionnaire. C’est, par conséquent, un art absurde et qui martèle une forme de détachement. 

Tristan Tzara, de son vrai nom Samuel Rosenstock, poète, écrivain et essayiste roumain, va notamment tenter de rompre avec la poésie traditionnelle avec ses Sept Manifestes du Dada, et use de l’écriture automatique et change la mise en forme des textes. Nous avons aussi la présence de l’écriture automatique, basée sur l’idée du Cadavre Exquis.

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Extrait du Sept Manifestes du Dada de Tzara

Cependant, dans les mouvements dadaïstes, ou même surréalistes et aujourd’hui contemporains, la hasard fait certes partie intégrante de l’œuvre, mais elle est entièrement contrôlée par l’artiste. Seul le résultat reste aléatoire.

Aujourd’hui, dans l’art génératif, qui consiste à utiliser des algorithmes dans le but de générer des formes et mouvements aléatoirement, nous avons la génération d’images, qui comporte tout de même des règles déterminées par l’artiste.

Par exemple, avec Joshua Davis, partant d’une base de dessin, puis avec un ordinateur, parvient à créer des compositions uniques.

On a des générateurs textuels, comme le générateur Emotepoem de Peter Howard, qui permet de composer des poèmes, ou des générateurs d’articles, qui sélectionnent des mots ans des titres d’articles pour recréer une phrase, comme le générateur SCIgen (An Automatic CS Paper Generator).

Par exemple, avec un algorithme appelé Predictive Art Bot de Disnovation.org qui génère aléatoirement des mots provenant d'articles médiatiques, comme de l'écriture automatique, on a une source d'inspiration qui est créée et qui est alors une extension de l'imaginaire. Cette inspiration non humaine permet donc de libérer les artistes des contraintes de la créativité par l’offre d’idées hasardeuses que l’homme ne serait pas capable d’avoir par lui-même.

Dans les années 1950, avec l’apparition du Pop Art, le hasard peut être aussi présent, avec l’artiste Rauschenberg, un artiste américain Neo-dadaïste et précurseur du Pop Art, qui, tout comme Hans Arp, sélectionne et combine différentes images provenant de magazines, des fragments d’affiches, des photographies, qu’il trouve par un certain hasard et qu’il choisi d’assembler d’une manière harmonieuse afin de créer des textures, des formes, et des sensations diverses.

On peut citer certaines de ses oeuvres telles que Minutiae (menus détails), en 1954, fait avec de l’huile, du papier, du tissu, des bouts de journal, du plastique, un miroir, du métal, et du bois faisant 214,6 x 205,7 x 77,4 cm.

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Sophie Calle joue avec le hasard des rencontres. Elle décide suite à un long moment de dépression de suivre des inconnus dans la rue à Paris et à Venise. Ces passants lui font découvrir les villes en imposant leur trajet.

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L’art contemporain va changer la mise en forme des matières plastiques. Il refuse la toute puissance de l’artiste, mais veut laisser de la place à l’inconnu, et pouvoir la maîtriser.

De plus, le hasard serait une manière de faire une oeuvre unique, impossible à refaire et copier, car le hasard est complètement aléatoire, et ne sera jamais le même.

Le hasard dans l’art illustrerait donc la toute puissance de l’homme sur l’aléatoire mais aussi l’impuissance de cet homme sur son oeuvre et s’en remet aux lois naturelles.

Concernant le hasard dans l’oeuvre et dans la réaction, nous avons pu en trouver durant l'exposition Les Faits du Hasard au CENTQUATRE-PARIS (du 9 décembre 2017 au 4 mars 2018) avec des oeuvres contemporaines mettant en scène le hasard, coopérateur de la création artistique.

En effet, dans ces oeuvres, le hasard sert d'outil à la création, dont les artistes en tirent profit et en sont, par conséquent, pleinement conscient. Cependant, cette utilisation est contrôlée et encadrée par l'artiste : il injecte du hasard dans son oeuvre, mais en défini les limites. Ce hasard ne s'impose pas aux artistes, mais c'est eux qui l'imposent aux spectateurs, qui eux, finalisent l'oeuvre par leurs actions. Ce n'est donc pas un hasard accidentel, mais organisé.

Dans Tierra (Paisajes Magnéticos) de Santiago et Juan Cortés, qui, à l’aide de produits chimiques, d’aimants et d’un moteur, parviennent à modeler des motifs en modification constante. Ce sont les produits chimiques, qui suite à l'oxydation, à l'humidité et aux conditions de conservation, modifient la structure des métaux et l'aspect général de l'oeuvre, en changeant de couleur et de consistance. En outre, selon l’angle de vue du spectateur, les couleurs et les compositions seront différentes.

Dans Buzz Aldrin Syndrome de Quentin Euverte et Florimond Dupont, à l’aide de bouteilles d’alcool en verre et de tubes fluorescents accrochés à des fils sur des enceintes, des amplificateurs et un écran, les artistes cherchent à recréer le monde cinématographique de la science-fiction. En effet, le contenu des bouteilles (avec des résidus de sable, des produits chimique mélangés à de l’eau) offrent des paysages spatiaux, imaginaires et invraisemblables. Ces paysages sont en mouvement, zoomé sur le grand écran LED, et selon le point de vue du spectateur, le paysage s’en retrouve modifié. Au fur et à mesure de l’exposition, les matières vont changer, et offrir des compositions différentes. L’eau, en mouvement, produit des sons enregistrés différents, en contact avec le verre. Ces sons sont associés à d’autres préenregistrés probablement, et s’emmêle pour produire des associations sonores uniques et aléatoires. 

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La barpapa qui défile dans la cour du CENTQUATRE de Vivien Roubaud à l’aide d’un four centrifuge, de courants électriques et de sucre cristal a également une part de hasard, dans la mesure où l'artiste donne un premier jet puis, la suite de la barpapa se propage aléatoirement dans le ciel et est finalisée par le spectateur qui rentre en contact avec la barpapa et modifie à sa guise sa trajectoire. Lors d’un entretien avec Alain Berland, l’artiste affirme qu’il «n’a aucun contrôle sur sa matière et aucun contrôle sur le résultat qui en advient. Il met en place des dérèglement et s’empare de ses matériaux, mais ceux-ci ont leur propre vie (propre porosité, densité physique, résistance physique)».

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Chez les Ruines de Fabien Léaustic, nous avons au départ 8 stèles vierges de lycra, qui, au fil de l’exposition, vont être colonisés des phytoplanctons quivont modifier leur aspect et leur texture. Ces phytoplanctons vont aussi être impactés par le CO2 des visiteurs, par la luminosité, l'humidité. Ce hasard dans leur aspect est d'une part prévue, mais aussi imprévisible dans le sens où l'on ne peut pas prévoir le nombre de visiteurs qui seront présents tout au long de l'exposition, et par conséquent, les répercussions sur l'aspect final.

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Sur l'oeuvre d’Oedipe de Pascal Haudressy, Oedipe a une approche freudienne qui affirme la présence d’une inexorabilité, d’un destin prédéfini, sans aucun hasard. En revanche, dans une autre approche, nous avons une présence de cause à effet qui va décider le destin. Selon Pascal, ce mythe «pose la question du déterminisme, de la volonté et l’action humaine ainsi que le hasard des faits.» Dans son oeuvre, l’artiste va donc représenter ce basculement de la lumière vers l’obscurité et pourquoi pas l’obscurité vers la lumière, le moment où Oedipe se crève les yeux. Haudressy scelle cet instant très court en infini, celui de la frontière entre la vue et l’aveuglement, la lumière et l’obscurité, l’instantané du définitif, et pose la question de la nature du «hasard». 

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Enfin, un autre signe du hasard imposé aux spectateurs et eux, acteurs dans l'installation alchimique de l'artiste Michael Montanaro et Navid Navab: Aquaphoneia. Dans cette oeuvre, l'artiste crée tout un dispositif qui produit des sons à chaque goutte qui tombe sur une assiette par exemple. Ces sons sont enregistrés à l'aide d'un cor placé au centre où le spectateur peut parler, et le son est envoyé et produit aléatoirement sur un des dispositifs. C'est donc le spectateur, par son action, qui produit un son qui est transmis et diffusé aléatoirement par l'un des dispositifs, à un moment et un endroit précis de celui-ci. «La voix est donc transformée en eau, et l’eau en air.»

De plus, le hasard se manifeste aussi dans le théâtre et la musique, avec l’idée d’improvisation.

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